La DéesseComme nous l’avons remarqué en introduction, les wiccainsvoient le Tout comme pouvant être divisé en deux énergies, l’unemasculine et l’autre féminine. La Déesse représente donc la partféminine du Tout. Une première approche de la déesse : Les textes de Nag HammadiEn 1945, deux frères Égyptiens ont découvert plusieurs papyrusdans une jarre de terre cuite en Haute-Égypte, à une dizaine dekilomètres de la ville de Nag Hammadi. Ces textes ont été datés, pourles plus anciens, du IIème-IIIème siècle ap. J-C. On y trouve notamment le texte intitulé La foudre, esprit parfait, quiest un poème récité par une femme se présentant comme ayant étéenvoyée de la puissance. La présentation qu’elle fait d’elle-même est trèsproche de la conception qu’ont les wiccains de la Déesse. Je vous proposeici une sélection d’extraits traduit de façon libre, le texte original étant assez long (la version complète dutexte est accessible ici) :Je vous propose à présent un petit commentaire personnel du texte (qui n’engage donc que moi).Ce texte débute en précisant que la Déesse est l’envoyée de la puissance (C’est de la puissance que,moi, j’ai été envoyée), et qu’elle n’est donc pas la puissance. D’un point de vu wiccain (croyant en uneégalité parfaite entre le Dieu et la Déesse), elle est une partie du Tout, mais n’est pas le Tout (elle l’estavec le Dieu). La Déesse nous invite ensuite à écouter ses propos (vous auditeurs, écoutez-moi).La Déesse insiste alors sur le fait qu’elle ne se trouve pas dans les cieux ou dans un autre endroitinaccessible, mais qu’au contraire, elle est en chaque femme, qui qu’elle soit et quoi qu’elle ait fait (”Carc’est moi la première et la dernière. C’est moi celle qui reçoit les honneurs et celle que l’on méprise. C’est moi la putainet la sainte. C’est moi l’épouse et la vierge. C’est moi la mère et la fille ...”). Cette idée est très importante pour leswiccains, comme le dit Lucy Summers dans le Livre de la Wicca : “Elle [La Déesse] est en toute femme, ettoutes les femmes sont en la Déesse. Elle comprend toute joie et toute douleur, tout combat, tout triomphe de laféminité, et fournit une lumière dans l’obscurité, à celles et ceux qui cherchent à savoir qu’ils ne sont en aucune façoninférieur à personne, sur cette Terre”.La phrase “je suis l’épouse et l’époux” peut laisser perplexe, et pour être honnête, me laisse perplexe.En effet, si la Déesse est autant masculine que féminine, elle est autant dieu que déesse, pourtant tout aulong de ce poème elle parle au féminin insistant sur des caractéristiques propres à ce sexe (le faitd’accoucher par exemple). A mon sens, pour parfaitement comprendre ce passage (et pour qu’il soitcohérent) il faut garder à l’esprit que c’est le Tout qui parle sous son aspect féminin, cela explique qu’ildise “je suis l’épouse et l’époux” : il est autant homme que femme, c’est le Tout. Il ne faut pas pour autantconfondre la Déesse et le Tout : la phrase qui suit (“et c’est mon mari qui m’a engendré”) rappelle que leDieu n’est pas exclut du divin. Cette phrase montre bien que la Déesse existe de par le Dieu (c’est lui qui l’a engendré). L’inverse est également vrai : le Dieu existe de par la déesse, cela apparait clairementlorsqu’il est dit “C’est moi la mère de mon père et la sœur de mon mari, et c’est lui qui est mon enfant”). Tout cepassage met en exergue la complémentarité du Dieu et de la Déesse.Toutes les déesses sont une seule DéesseComme nous venons de le voir la Déesse est toute femme, cela esttoutefois difficile à conceptualiser : comment la déesse peut-elle être à lafois “la première et la dernière”, à la fois la “putain et la sainte” ... Cette croyance n’est pourtant, pas propre à la Wicca, elle existaitdéjà, par exemple, dans l’Égypte antique. Le fait qu’une déesse endevienne une autre apparait clairement dans la légende racontantcomment Rê punit les hommes (Nadine Guilhou et Janice Peyré, Lamythologie égyptienne, édition Marabout) : Je cite cette histoire essentiellement pour montrer comment dans la mythologie égyptienne unedéesse en devient une autre ce qui montre clairement que pour les égyptiens également les différentesdéesses ne sont que les multiples visages d’une même déesse.Ce qu’il faut bien comprendre est que la déesse représente tout ce qui est féminin. Toutes lesDéesses étant avant tout des femmes, elles se retrouvent donc toutes dans la Déesse.Quel nom donné à la déesse ?Un proverbe chinois bien connu dit : “Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt”. Le nomque l’on donne à la déesse est comme le doigt que l’on pointe vers la lune, lui prêter trop d’attention nousempêchera de voir ce à quoi il fait référence. Le nom n’est qu’un nom : une étiquette mise sur une chose,mais il n’est pas la chose. Par exemple, Jupiter chez les romains correspond à Zeus chez les grecs et àDyaus Pitar chez les Hindous. L’important est ce que le nom désigne.Malgré tout, vénérer une énergie sans lui donner de nom (en l’appelant simplement “la Déesse”par exemple) est difficile et plutôt impersonnel. Sans donner au nom une importance qu’il n’a pas, vousêtes libre de nommer la déesse. Choisissez un nom qui vous parle, avec lequel vous vous sentez à l’aise(vous pouvez choisir un nom tiré des mythologies anciennes, des légendes bretonnes, ou bien encore, unnom plus personnel - le nom de votre grand mère par exemple -, ...). Rappelez vous que le nom est uneétiquette, peu importe celui que vous choisirez, la Déesse et le Dieu sauront que vous vous adressez àeux. La seule chose qui compte est que ce nom vous plaise, qu’il corresponde à votre façon de voir ladéesse et vous en rapproche, si tel est le cas, vous avez trouvé le nom parfait !Les associations de la déesseSi dans de nombreuses cultures, le Dieu est lié au Soleil et au Ciel (on parle alors de Ciel Père), ladéesse, elle, est associée à la Terre (la Terre-mère) et à la Lune. Cette division est généralement partagépar les wiccains.La Déesse luneSelon Robert Graves (auteur de La Déesse blanche), le culte rendu à lalune serait encore plus ancien que le culte de la terre. Dans son livre Arachne Rising, The Thirteen Sign (Arachnée Montante, letreizième signe), James Vogh remarque que le nombre 13 est perçut defaçon négative dans de nombreuses religions (dans le christianisme,par exemple, on rapporte l’histoire de Jésus qui entouré de ses 12apôtres fut trahit par Judas, épisode d’où a découlé la superstitionselon laquelle être 13 à table porterait malheur). Le nombre 13correspond pourtant aux 13 mois lunaire de l’année (un mois lunairecorrespondant à la durée d’un cycle lunaire), et est donc associé à laDéesse. Cela amène J. Vogh à supposer que lorsque la religion s’estcentré sur une divinité masculine, le culte de la déesse - associée à la lune - a été violemment réprimé. Ilaurait même existé un treizième signe du zodiaque : l’Arachnée qui aurait été supprimé par la suite.La lune en tant qu’astre qui nous éclaire dans la nuit correspond à la lumière qui nous montre lavoie dans les ténèbres. De façon métaphorique, la Déesse étant associée à la lune, elle est donc associé àl’enseignement initiatique, enseignement qui nous sépare des ténèbres de l’ignorance. C’est l’une desraisons pour lesquelles dans la Charge de la Déesse, la Déesse nous demande de nous réunir à la nuit,lorsque la lune est pleine (“A chaque fois que vous en éprouverez le besoin, Une fois au cours du mois, de préférencelorsque la lune sera pleine, Alors, vous vous réunirez en un lieu secret“), carainsi la lune, associée à la déesse, symbolise la lumière qui nouséclaire et qui nous guide dans l’obscurité.La Terre mèreOn retrouve des représentations de la déesse sous cet aspect dèsle paléolithique supérieur (période de la préhistoire - plusd’information ici). Ainsi perçue, la Déesse est liée aux aspects positifset négatifs de la nature : allant de l’abondance des récoltes à la disette,de la présence de l’eau à la sécheresse, des naissances aux maladies, ... La nature ayant à la fois un coté favorable à l’homme mais pouvantégalement lui être hostile, la représentation de la Déesse en tant quedéesse mère est fréquemment faite avec une moitié du visage en blancet l’autre en noire.C’est toutefois essentiellement en tant que symbole de la la fonction créatrice maternelle qu’elle estvénérée. Elle est ainsi associée tant à la fécondité qu’à la régénération.La triple déesseComprendre la déesse peut prendre toute une vie d’études et decontemplation, on ne peut évidemment la réduire à une suite demots. En effet, comprendre la Déesse, ce n’est pas seulementvisualiser Dieu comme étant une femme : S. Cunningham dans LaWicca magie blanche et art de vivre dit la chose suivante à son propos: “Elle est à la fois le champs non labouré, la moisson et la terre endormiesous le gel”. Ainsi présenté, la Déesse est la Triple-Déesse. LaDéesse étant associé à la Lune, l’observation des cycles de cetastre a conduit les hommes à rapprocher les 3 phases lunaire des3 étapes de la vie. La lune croissante est ainsi liée à la jeunesse, lapleine lune à la maturité, et la lune décroissante à la vieillesse. Laconception de la déesse comme ayant 3 aspects est sans doute laplus populaire au sein de la Wicca.Le premier aspect de la déesse est la jeunefemme, elle est alors associée à la lune croissante. Durant cette phase, la déessesymbolise l’innocence, la pureté, ainsi que tous les espoirs non encore réalisés. Souscet aspect, elle est également associée au printemps, à l’aube, aucommencement, à la répétition du cercle des naissances et desrenaissances.Elle est celle qui indique le chemin, celle qui nous guide àtravers notre labyrinthe intérieur jusqu’au “centre divin”, làoù les plus grands mystères spirituels nous attendent.Sa couleur traditionnelle est le blanc.Sous cet aspect, elle est vénérée par le christianisme sous lestraits de la Vierge Marie, par les romains sous le nom de Diane, par lesGrecs sous le nom d’Artémis, etc ...Le second aspect de la déesse est la mère, elle est alors associée à la pleine lune dont la formeronde rappelle le ventre d’une femme enceinte. Représentée avec un enfant dans lesbras, ou comme étant enceinte elle symbolise la femme pleine d’amour, protectrice etnourricière prenant soin de la santé de ses proches. La mère correspond à l’été, au soleil lorsqu’il est à son zénith, à la reproduction et àla fertilité, à la maturité, ainsi qu’au point culminant de tout cycle.Cette phase est associée à la réalisation : ce qui avait étéimaginé durant la lune croissante est alors réalisé.Elle est la Grande Enseignante des mystères (la Déesse entant que Jeune femme nous guide vers le lieu où lesmystères nous seront révélés et la Mère nous les enseigne).Sa couleur traditionnelle est le rouge, la couleur du sang etde la vie elle-même.C’est sous cet aspect que la déesse était vénérée au début dupaléolithique supérieur, on la retrouve également dans lechristianisme sous la forme de la “vierge à l’enfant”, en Égypte sous les traits d’Isis,en Grèce sous le nom de Déméter, etc ...Le troisième aspect de la déesse est celui de la vieille femme, elle aussi appelée la Mère noire, lavieille sage, ou la vieille sorcière. Elle symbolise alors la sagesse : elle a en elle toutce qu’elle a appris étant plus jeune : même si elle a l’air sévère elle reste un bonprofesseur. Sous cet aspect, la déesse représente autant la mort et la dissolution quela renaissance. Sous cette phase, ce qui avait été créé à la pleine lune sedésagrège afin de pouvoir renaitre.Pour de nombreuses personnes, cette phase est effrayante,pourtant, tout être et toute chose a un cycle de vie à la finduquel il fonctionne mal ... Il est alors temps de mourir pourpouvoir naitre à nouveau (comme la lune décroit en fin decycle pour pouvoir croitre au début du cycle suivant). Pourcertains wiccains, les humains sont “recyclés” par la vieille femmedans son chaudron en une nouvelle incarnation.La vieille femme est associée à l’hiver, à la nuit, à l’univers abyssal où la vie séjourneavant de renaitre, à la porte séparant la mort de la réincarnation, aux plus profondsmystères et prophéties. Sa couleur est le noir.Adorée par les grecs sous la forme d’Hécate, elle est celle qui a connaissance des autres mondes;dans le christianisme, elle correspond à la vierge noire.Autres aspects de la DéesseAu delà de la triple déesse, et de la déesse de la terre, la Déesse est connue sous de nombreuxautres aspects : voyageuse, amante, guérisseuse, prophétesse, guerrière ... Comme nous le disions audébut de cette page, la déesse est en toute femme. Elle est également toute la nature. Il en découle que la déesse n’a pas que des aspects positifs. Comme le dit S. Cunningham dans Lawicca magie blanche et art de vivre, “la Déesse est la nature, toute la nature, elle est à la fois tentatrice et mégère,tornade et ondée printanière, berceau et tombeau”. Toutefois les wiccains la vénère comme “dispensatrice defertilité, d’amour et d’abondance, bien qu’ils connaissent son côté sombre”, car comme S. Cunningham le dit trsjustement dans La Wicca vivante, “la dernière chose dont nous avons besoin, c’est de semer plus de violence et dedestruction dans le Monde”.Pour aller plus loinLa Charge de la DéesseDévelopper votre relation avec la DéesseLe mythe de la déesseRéagir à cet article sur le forumDernière mise à jour : 29/05/2011 - Me contacter : webmaster@lesitedelawicca.frLe chiffre “3”, un chiffre sacréLe chiffre 3 semble avoir toujours été considérécomme étant sacré. Ainsi, déjà à Babylone, les prêtres disaient que3 était un chiffre porte bonheur. Pythagorequand à lui, considérait que répéter un sort ouun rituel 3 fois pouvait créer quoi à quoi pensaitl’utilisateur. Plus tard dans l’histoire, l’alchimisteParacelsus associa le nombre 3 avec l’or (l’orsymbolise l’illumination spirituelle pour lesalchimistes). Lao Tsu, philosophe chinois, disaitque 3 était le chiffre parfait. En numérologie, 3est le chiffre de la créativité, de l’activité et dela connaissance. Enfin, on retrouve le chiffre 3dans le christianisme à travers la sainte trinité :le père, le fils et le saint-esprit.Chez les celtes, la classe sacerdotale étaitdivisée en trois étapes : Disciple (apprendre),Barde/Ovate (Artiste/Scientifique - Mettre enpratique), Druide (Transmettre). On retrouveces trois marches dans l’initiation maçonnique :Apprenti, Compagnon, Maitre. Ainsi que danscertains covens wiccains.Rê décida de punir les hommes car ils avaient faitpreuve d’arrogance à son égard car il était alorsvieillissant. Pour se faire, il envoya sur terre Hathor,“chatte douce et langoureuse quand elle le voulait mais quisavait tout aussi rapidement se transformer en une lionne avidede sang”, elle se livra à un carnage tel, que Rê lui-mêmeen fut épouvanté et lui demanda d’arrêter mais Hathorayant gouté au sang ne pouvait s’arrêter, “devenueSekhmet la puissante, elle échappait désormais aucontrôle du grand Rê”. Rê dupa Sekhmet en déversantde la bière teinte en rouge, croyant qu’il s’agissait desang, elle en bu jusqu’à être ivre. Elle s’endormit alors etles hommes furent ainsi sauvés.