L’histoire de la Wicca Aborder l’histoire de la Wicca est un exercice périlleux. Certains vous affirmeront en effet que la Wicca est la plus ancienne des religions, tandis que d’autres prétendront qu’elle est la plus récente. Tout est en fait question de point de vu. En effet, selon l’angle sous lequel vous observez la Wicca, elle vous apparaitra comme étant la continuation, la recréation, ou le renouveau d’une ancienne spiritualité. Je vous propose ici une histoire “classique” de la wicca, telle que vous la trouverez présenté dans la plupart des livres traitant de ce sujet. La plus ancienne des religions ?  Certains scientifiques (tel Margaret Murray, 1863-1963, anthropologue et égyptologue anglaise)  situent l’origine de la sorcellerie au paléolithique supérieur (période de la préhistoire s’étendant de - 30 000  à - 12 000 ans), il y a quelques 25 000 ans. En effet, si au cour du paléolithique moyen les premières  préoccupations spirituelles se font jour (l’homme commence notamment à enterrer ses morts), c’est au cour  du paléolithique supérieur que l’art préhistorique va se développer. Les gravures et statuettes que l’on a pu  retrouver aux cours des fouilles semblent indiquer qu’en ces temps lointains, un Dieu et une Déesse étaient  déjà vénéré. On peut donc y voir les racines de la Wicca, même si une filiation aussi ancienne ne reste  qu’hypothétique. La déesse durant la préhistoire  La Vénus de Willendorf (photo de gauche), daté d’environ 23 000 av. J.C., présente  les caractéristiques types des statuettes de cette époque. L’exagération de son ventre et  de ses seins - qui laisse à penser qu’elle est enceinte - a amené certains archéologues à  supposer que ces figurines étaient utilisées dans le cadre d’un culte de la fécondité et de  la fertilité. Cette interprétation est confortée par le fait que les parties périphériques  soient très peu détaillé (les bras et les jambes sont petit, faiblement  détaillé, quasiment absent) : seules les parties représentant la  fertilité sont véritablement présentes. La déesse était donc vu  comme une «déesse mère», celle qui donne naissance et prend  soin de ses enfants.  Le symbolisme de la fécondité et de la fertilité est encore plus marqué sur la Vénus  de Laussel (photo de droite), daté à environ 25 000 av. J. C. La corne qu’elle tient dans  la main droite serait une corne de bison et représenterait l’abondance (la fameuse  corne d’abondance qui est métaphoriquement une source inépuisable de bienfait). De  plus, cette corne comporte 13 encoches qui seraient, selon certains chercheurs, une  référence soit aux cycles lunaires, soit aux cycles menstruels féminins. Sa main  gauche qu’elle tient posé sur son ventre indiquerait qu’elle est enceinte. Enfin, comme  la Vénus de Willendorf elle apparait, nue avec certaines parties du corps exagérément développées.  Le Dieu durant la préhistoire  Si une divinité féminine semble avoir été vénéré durant la préhistoire, il apparait que cela fut  également le cas d’une divinité masculine, sans que nous ne  sachions laquelle précéda l’autre (peut-être commença-t-on à les  vénérer toutes les deux au même moment).   Dans la grotte des trois frères (situé en Midi-Pyrénées) ont  en effet été retrouvé deux gravures pariétales d’être mi-  homme/mi-animal. Ce sont les plus  anciennes représentations de ce qui semble être le Dieu vu par les hommes  préhistoriques que l'on connaisse : elles aussi ont été daté du paléolithique  supérieur.  Ce Dieu est représenté une première fois sous des traits mi-humain/mi-  bison (image ci-dessus). Si on a d’abord cru qu’il tenait entre ses mains un  instrument de musique, il s’est avéré qu’il s’agissait en réalité d’un arc. Cette  gravure semble donc représenter l’un des premiers rituel magique que l’homme  ait exécuté : un homme ayant revêtu une peau de bête et un masque  (probablement le sorcier de la tribu) joue le rôle du Dieu chassant afin que les  prochaines chasses de bison soient bonne.  La seconde représentation du Dieu (image de droite) est celle d’un être mi-  homme/mi-cerf. Contrairement à la première gravure, il semble que ce ne soit  pas un homme ayant revêtu une peau de bête  mais bel et bien le Dieu lui-même, tel qu’il était perçut à cette  époque.  Durant la préhistoire, le culte de la déesse prédomine  Les fouilles réalisées à Çatal Höyük, agglomération situé en Turquie qui connu son apogée entre -  6500 et -5700 av. J.C. indiquent que durant le néolithique (période de la préhistoire s’étendant de 9000 av.  J.C. à 3300 av. J.C.), le culte de la déesse y était dominant. Plusieurs théories peuvent expliquer que cela.  Pour Marija Gimbutas (archéologue, 1921-1994), le culte de la déesse aurait été dominant dès le début  du paléolithique supérieur, époque durant laquelle aurait existé une civilisation pré-indo-européenne  qu'elle nomme « culture préhistorique de la déesse » et qui aurait vénéré la déesse en tant que symbole de  fertilité et de fécondité. Cette civilisation matriarcale (société “centrée” sur la femme, avec notamment la  transmission du statut social - le nom et la fortune - qui se fait par la mère, et avec l'époux qui va habiter  dans le village de l'épouse) aurait existé jusque vers 3 000 ans avant J.C., période à laquelle le patriarcat  (société “centrée” sur l’homme) semble se mettre en place.   D’autres expliquent au contraire qu’au début du paléolithique supérieur, le Dieu et la Déesse étaient  vénéré de manière égale. En effet, la déesse aurait été associée à la cueillette (en tant que représentante de la  fertilité, et par la même, liée à la terre nourricière) et que le “Dieu cornu” aurait été lié à la chasse (comme  l’atteste la première gravure de la grotte des trois frères).  Le culte de la Déesse aurait donc prédominé en  été (époque durant laquelle la nature offre ses fruits aux hommes), et le Dieu, en hiver (époque où pour  subsister, il était nécessaire de recommencer à chasser). Le développement  de l’agriculture, et l’apprentissage des moyens de stockage de la nourriture  auraient rendu la chasse moins indispensable à la survie et auraient donc  relégué le Dieu au second plan et placé la Déesse au centre des croyances.  Quelle que soit la théorie correcte, ce que nous pouvons affirmer est  qu’à   cette   époque, l’homme avait perfectionné son étude de la nature, et la Déesse  apparaissait déjà sous les trois aspects sous lesquelles de nombreux wiccains continuent de la vénérer : la  jeune femme, la mère à l’enfant, et la vieille dame. Si le culte de la déesse est dominant, le culte du Dieu n’a  pas pour autant disparu. Lui aussi apparait à cette époque sous 3 aspects : le fils de la Déesse, son amant, et  également, l’homme barbu chevauchant un taureau. L’écriture n’étant malheureusement pas encore  découverte, cela explique pourquoi les cultures préhistorique vénérant la déesse ont laissé si peu de traces.  Les Dieux masculins deviennent dominant durant l’antiquité  Si on suit la théorie de Marija Gimbutas, les sociétés matriarcales qui existaient jusqu’alors se  transforment vers 3 000 av. J.C. en des sociétés patriarcales. Ce changement social  aurait impacté le plan religieux : le culte de la Déesse aurait cédé la première place au  culte du Dieu.   Déjà en Mésopotamie, la suprématie des dieux mâles est affirmé avec Enlil, dieu  de l’air, qui était présenté comme étant le “souverain des dieux”. En Égypte, Râ (qui  selon les légendes, serait soit né de la déesse Neit, soit se serait créé lui-même) devient  la divinité principale durant l’Ancien Empire (période de l’histoire égyptienne  s’étendant d’environ -2700 à -2200 av. J-C). En Grèce antique, Zeus est, comme Enlil en  Mésopotamie, présenté comme étant le “roi des dieux”. Dans ces religions polythéiste,  des déesses continuent d’être vénéré, et si leur culte n’en demeure pas moins important,  il n’est plus que secondaire.   Dans la continuité de cette évolution, les religions monothéistes qui vont se faire  jour n’auront plus qu’un dieu unique et masculin, ayant totalement mit de coté le culte qui était rendu à la  déesse par le passé.  Réagir à cet article sur le forum Dernière mise à jour : 29/05/2011 - Me contacter : webmaster@lesitedelawicca.fr